En plus d'affecter notre santé, la crise sanitaire agit aussi sur l'équilibre de notre budget. Malgré toutes les aides publiques, le fonds de solidarité, les mesures de chômage partiel… les baisses de revenus subies par certains ménages impactent directement leur niveau de vie. En effet, si les ressources baissent, les charges restent. Notamment le remboursement des mensualités de crédit immobilier. Fort heureusement, il existe quelques leviers pour les alléger ou reporter. Découvrons comment il faut les actionner.
On peut au moins se satisfaire d'une bonne nouvelle ! Elle concerne les taux d'intérêt dont la courbe connaît un infléchissement depuis cet été. L'indicateur de référence, l'Observatoire Crédit Logement, nous réserve de bonnes nouvelles puisque le taux moyen se situe à 1,21 % en octobre. Depuis le mois de juin à 1,28 %, le recul atteint 7 points de base. Voilà un signal encourageant de la part des banques qui, sous l'impulsion de la BCE (Banque centrale européenne), encouragent les projets immobiliers. Signalons toutefois que pas mal d'emprunteurs se heurtent à des refus de prêts compte tenu des menaces qui pèsent sur l'emploi… Selon les Échos du 13 novembre, cela représente 11,5 % des dossiers emprunteurs actuellement contre 5,5 % en 2019.
Pourquoi renégocier ? Avec des taux qui se rapprochent de leur plancher historique de décembre dernier à 1,11 %, pas mal d'emprunteurs peuvent espérer obtenir une valeur plus intéressante qu'avec leur prêt en cours. Pour que l'opération soit intéressante, il faut :
- obtenir un écart d'au moins un point avec le nouveau taux,
- se situer dans la phase de première moitié de remboursement du crédit,
- afficher un capital restant dû d'au moins 70 000 €.
Quel gain ? Pour mémoire, en janvier 2016 le taux pour un emprunt sur 20 ans se situait autour de 2,50 % pour tomber à 1,10 % en moyenne à ce jour. Par exemple, pour un emprunt de 200 000 €, cela se traduit par une économie de 222 € par mois.
En effet, cette renégociation permet de jouer sur le montant de la mensualité ou encore sur la durée de remboursement du prêt.
Si la renégociation de crédit avec la banque ne porte pas ses fruits, la réponse se trouve peut-être dans un autre établissement bancaire. Cela conduit par conséquent à envisager un rachat de crédit par cette nouvelle banque.
Pourquoi renégocier ? Également connue sous le nom de "regroupement de crédits", cette opération permet de regrouper les différentes mensualités en un crédit unique, et d'être prélevé d'une seule mensualité. Pour y parvenir, le nouveau partenaire bancaire solde l'ensemble des crédits auprès des différents créanciers et les remplace par un nouveau prêt à un taux plus attractif, mais d'une durée plus longue.
Quel gain ? Le regroupement de dettes se traduit par une réduction significative du montant de chaque mensualité. Attention : cela s'accompagne d'un allongement de la durée de remboursement et par conséquent d'une augmentation du coût total du crédit (capital + intérêts + assurance emprunteur).
Si elle ne constitue qu'un petit pourcentage, autour de 0,36 %, l'assurance emprunteur représente un gros budget sur toute la période de remboursement du prêt. Rappelons qu'elle couvre les risques en cas de décès, incapacité et/ou invalidité de l'emprunteur.
Comment s'assurer ? Indissociable des crédits, l'assurance emprunteur offre une sécurité pour l'emprunteur et les banques proposent leurs solutions directement adossées au prêt. Cependant, depuis l'adoption du droit à la résiliation annuelle de l'ensemble des contrats d'assurance emprunteur, les clients peuvent choisir librement leur assurance, lors de la souscription du prêt, ou chaque année à la date anniversaire du contrat. Et avec la loi Asap (Accélération et simplification de l'action publique), le droit de résiliation annuel de l'assurance emprunteur peut intervenir à la date anniversaire de l'offre de prêt, ou toute autre date d'échéance prévue au contrat.
Quel gain ? Pour un emprunt de 250 000 € sur 20 ans, le site www.quechoisir.org vient d'établir un comparatif entre une assurance bancaire et une formule alternative. Pour un emprunteur âgé de 35 ans, le montant total en recourant à la banque se chiffre à 18 600 €, alors qu'il peut espérer trouver un offre concurrentielle s'élevant à 3 500 €, soit un gain de 15 100 € !
Avec le report partiel ou total des mensualités, le paiement des échéances peut être suspendu durant une certaine période.
Comment s'organiser ? Si le remboursement du capital est interrompu pour une période donnée, les intérêts doivent continuer à être payés. De même que le versement de l'assurance du prêt doit être maintenu. La mise en oeuvre de la modulation des échéances de prêt est détaillée dans l'offre de prêt.
Quel gain ? L'idée revient à négocier une baisse des mensualités dans la limite de 10 % à 30 % du montant initial. Si les échéances en cours ont déjà été adaptées lors du premier confinement et que cela n'est pas suffisant, il faut alors rééchelonner sa dette ou regrouper ses crédits.
Compte tenu des incertitudes économiques et les risques de perte d'emploi, la souscription d'une assurance chômage (aussi connu sous le nom de garantie perte d'emploi) lors de la souscription d'un prêt immobilier semble incontournable. Concrètement, si l'emprunteur vient à perdre son emploi, l'assurance prend le relais dans le remboursement des mensualités pendant la période d'inactivité.
Comment souscrire ? La garantie est exclusivement réservée aux emprunteurs qui sont salariés en CDI. De plus, ces derniers doivent avoir travaillé au sein de l'entreprise pendant un délai compris entre 6 et 12 mois. Il est important de souligner qu'un emprunteur n'est pas immédiatement indemnisé dès qu'il perd son emploi. En effet, la couverture ne s'applique qu'au bout de deux périodes :
- la carence correspond à un premier délai de 6 à 12 mois qui court à partir de la signature du contrat ;
- la franchise qui comprend un second délai de 3 à 9 mois avant que l'emprunteur ne soit indemnisé.
Quel gain ? Généralement, les mensualités sont remboursées à hauteur de 30 à 80 % de leur montant.